Miss Marilla, épouse de Plessis [**]

















Henri Plessis

eu de renseignements disponibles (sauf ce qui suit) sur cet interprète-imitateur-chanteur-comédien et bout-en-train qui donna des conseils à Mayol (Mémoires, chapitre 2), était un farceur, un ami, un camarade et un artiste admiré et louangé par tous, y compris Chadourne (chapitre 6).

Il naît à Paris, le 21 février 1839. [*]

On le retrouve à l'affiche de l'Alcazar d'Hiver de 1866 à 1870 mais, auparavant, à la Gaîté-Rochechouart.

On le surnommait alors "L'homme en trente-six-têtes" ou encore "Le roi des bonniseurs" (son imitation de Bonaparte est légendaire).

En 1875, il épouse Marie Poirrier. Pour l'état-civil, elle est artiste gymnasiarque. Au concert, elle est connue sous le nom de Marilla, ou Miss Marilla, qu'on présente comme "la femme la plus forte du monde", "la femme athlète", "la femme canon" (ce qui, ici, ne veut pas dire qu'elle est plus jolie que la moyenne!). Une "grassouillette personne qui jongle avec des poids volumineux sans la moindre difficulté", et qui s'exhibe avec une mitrailleuse impressionnante. Quelques affiches(un exemple ci-contre, à gauche) donnent une idée du personnage...
Ils sont à cette époque tous les deux au Concert du XIXe siècle. Le directeur du concert, Dajou, est d'ailleurs témoin à leur mariage. Autre témoin, Alexandre Guyon (père). [*]

Paulus (Mémoires, chap. 8) mentionne qu'on l'appelait également le "Thérésa masculin".

Sa carrière s'étira jusqu'en 1900 (Petit Casino) non sans avoir été en tête d'affiche, en 1893, aux Folies-Belleville.

Henri Lyonnet, dans son Dictionnaire des Comédiens Français, vol. 2, page 536, dit de lui :

"Plessis, Henri Louis. - Né en 1839, curieux type qui relève plutôt de la grande bohème. Grand, beau garçon, insouciant, léger, doué de l'esprit de gavroche, chauvin par dessus le marché. Tout ;a tour soldat, puis envoyé aux bataillons d'Afrique, tambour-major pendant la guerre, Plessis doué d'un aplomb phénoménal se montrait sous des aspects multiples, imitant Napoléon et tous ses généraux de l'Empire, jouait de la canne, du tambour, puis lançait au public son légendaire ; "Et c'est pas fini !" Et cependant cet excentrique avait su amasser une petite aisance. En 1906, il avait reçu la pension de 500 francs de la Société ; il s'était retiré à Vincennes, 138, rue de Paris. Lorsque son camarade Paulus tomba dans la misère, ce fut lui qui l'aida discrètement. Plessis mourut dans ses bras. Henri Plessis avait épousé Marie Poirrier, décédée également à Vincennes dans sa 53e année, le 11 novembre 1904."

Un clic agrandit les images [**]

Plessis décède, à Vincennes, en novembre 1907. [*]


Petits formats

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[*] Merci Jean-François Chariot
[**] Affiches en provenance des sites Gallica et Les Silos - Merci Claire Simon-Boidot
[***] Source : Pierre-Gérard Champod