Note : cette page et ses annexes seront amendées au fur et à mesure que ce site fera référence, notamment dans ses fiches biographiques, aux Cafés-Concerts et Music-halls. Nous ne pouvons que trop vous recommander de la consulter régulièrement.
Dans la liste qui suit, en rouge, les établissements qui ont gardé leur nom et (ou à peu près) leur vocation première. En gris, les établissements dits "secondaires".
Note : en bas de page, on trouvera des liens vers d'autres photographies d'établissements, de programmes, d'affiches et vers une liste (non exhaustive) des établissements de province.
Un clic agrandit ou élargit la plupart des photos qui suivent.
Alcazar d'Hiver
10 Rue du Faubourg Poissonnière, 10e
Chronologiquement le deuxième grand café-concert (après l'Eldorado) l'Alcazar d'abord connu sous le nom d'Alcazar Lyrique est construit sur les plans du même architecte, Charles Duval,en 1860. - Sa réputation de "grand café-concert" vient deux ans plus tard quand la veuve de son propriétaire, le chanteur Joseph Mayer, le vend à Louis Cécile Goubert dit Arsène Goubert qui découvrit, à un réveillon de Noël, le véritable talent de
Thérésa. Dès lors, le nom change en Alcazar d'Hiver par opposition à l'Alcazar d'Été du même directeur. -
Thérésa y reste, une première fois, jusqu'en 1867 (voir à sa
page). Fermé de 1870 à 1871, il ne connaît guère le succès que lui promet
Chadourne après le départ définitif de la chanteuse (qui alterne entre les deux établissements mais qui est de retour pourtant, de 1883 à 1887). - En 1890, il ferme ses portes pour rouvrir sous le nom de Théâtre Moderne, puis rouvrir à nouveau, en 1893 sous le nom d'Alcazar... pour changer de nom et encore de destination en 1896 (Petit Théâtre Français) et, enfin, fermer définitivement ses portes la même année. - Sa façade reste en place jusqu'en 1902, année où elle est démolie pour laisser place à des bureaux. - Pendant sa grande période, outre
Thérésa, montent sur ses planches
Suzanne Lagier, le bossu Gustave Chaillier, Marie Bosc et
Kadoudja, Joséphine Chrétienno, Jeanne Bloch, Éléonore Bonnaire, Plessis,
Sulbac,
Louis Maurel, Paula Brébion, Marie Lafourcade,
Henriette Bépoix,
Anna Thibaud et de nombreux autres chanteurs et artistes dont
la Goulue (avant son départ pour le
Moulin Rouge) et la "pierreuse"
Eugénie Buffet. Et peu avant sa fermeture, sous la brève direction de Fernand Kelm, en 1895, Reschal et
Charlus viennent y faire leurs numéros.
La guerre 14-18 met fin à son exploitation. - La Croix-Rouge s'en sert comme dépôt puis, en 1918, on transforme l'endroit en skating (patinoire) et, peu après, en palais de danse.
Fermé à la fin des années '20, l'immeuble demeure inoccupé jusqu'après la Seconde Guerre Mondiale pendant laquelle il sert de dépôt, encore une fois.
Complètement transformé, il porte aujourd'hui le nom de Pavillon Gabriel : salles de réunion, séminaires, congrès...
Alcazar du Champs de Mars
72 Avenue de Suffren, 15e
De 1900 à 1922. Devient un restaurant, la Taverne Internationale, caveau genre Munich (sic), des Frères Springer.
Aujourd'hui : immeuble résidentiel.
Alcazar Montparnasse
68 Avenue du Maine,14e
De 1913 à 1918
Aujourd'hui : Centre commercial et appartements
Alcazar (ou Concert) Saint Georges
6 Rue Fontaine, 9e
De 1903 à 1918. Ouvert en 1898, le Nouveau-Tremplin. sera rebaptisé Concert Fontaine puis Concert Saint-Georges en 1903.
Voir Princess
Alhambra
95 Rue de Richelieu, 2e
De 1855 à 1860
Alhambra
50 Rue de Malte, 11e
Ex Cirque Olympique, ex Casino du Temple, ex Cirque Impérial (1866), ex Théâtre du Châteaud'Eau, définitivement fermé en avril 1903.Une salle qui, de 1904 à 1925 (incendie) est moins un
temple de la chanson qu'une sorte de lieu de spectacles divers (trapézistes,
jongleurs, magiciens, transformistes, danseurs, mimes, clowns, etc.). Un seul chanteur ou une seule chanteuse est généralement au programme
mais parmi ceux-ci, on retrouve Maurice Chevalier (1908), Dalbret, Dréan, Ouvrard fils, Eugénie Buffet, Damia, Mistinguett, Anna Thibaud et surtout Fragson. -
L'Alhambra est reconstruit après être passé au feu le 24 avril 1925 et rouvert en cinéma-music-hall en 1931 puis
en théâtre d'opérette de 1933 à 1934. À nouveau cinéma-music-hall en
1934 il redevient "music-hall" (uniquement) en 1935 et à
nouveau cinéma et cinéma-music-hall en 1936. En 1940, retour à une
salle à opérettes mais on y donne également des revues, des spectacles
divers (y compris des tours de chant, des concerts de jazz, des ballets)
jusqu'en 1966. - L'Alhambra est démoli en 1967. - La liste des
interprètes de la chanson française qui ont figuré dans son programmes
pourraient faire l'objet d'une encyclopédie.
Ses noms successifs : Cirque-Impérial (1866-1867) - Théâtre du Prince Impérial (1867-1869) - Théâtre du Château-d'Eau (1869-1903) - Opéra-Populaire (1883-1893) - Opéra-Populaire Théâtre de la République (1893-1899) - Théâtre du Château-d'Eau (1900-1903) - Alhambra (1904-1925) (1931-1936) Théâtre du peuple et de la République - sic - (1936) - Alhambra (1936-1956) - Alhambra Maurice Chevalier (1956-1967)
A noter : L'actuelle (nouvelle) salle de L'Alhambra sise (tout près) au 21 de la Rue Yves-Toudic, 10e, est l'ancienne salle de l'A.F.C.F. (Association fraternelle des cheminots français)
Aujourd'hui : parking & bureaux de l'agence pour l'emploi dédiée - et ça ne s'invente pas : au spectacle !
(Retour au plan de Paris)
Le République-Cinéma en 1955
Alhambra 2 23 Rue du Faubourg du Temple, 10e
De 1866 à 1901. Salle des Sociétés lyriques revient au Caf'Conc le 20 septembre 1880 sous le nom de Folies-Parisiennes. Passe au cinéma : République-Cinéma en 1936 pour fermer définitivement fin des années 70.Transformé en dancing en 1980.
Aujourd'hui : discothèque rétro définitivement fermée.
Cabaret de l'Alouette
88 Boulevard de Rochechouart, 18e
C'est à la fin du XVIIIe siècle qu'est créé le Café des Ambassadeurs près des hôtels destinés à loger les ambassadeurs étrangers à Paris, hôtels construits selon les normes de l'architecte Jacques-Ange Gabriel (d'où le nom de la rue).
Ce café est restauré au début du XIXe et, vers 1830, on permet, sur une scène plus ou moins improvisée, à quelques chanteurs de distraire le public et les affiches vantent le Concert des Ambassadeurs. Peu avant 1843, un nouveau pavillon vient remplacer celui existant mais avec une scène (extérieure) cette fois-là. Dans le langage populaire, on entend le nom " Les Ambass".
Pendant les années cinquante et soixante, la réputation de l'établissement dépasse peu à peu celle de l'Alcazar car, si on y présente à peu près les mêmes
numéros, l'endroit est plus chic et attire une clientèle plus huppée.
Théâtre de l'Ambigu
(ou Ambigu-
Comique)
1 Boulevard du Temple, 3e
puis
2 à 2ter Boulevard Saint-Martin, 10e
Ouvert en 1769, On y présente, au début, des pantomimes et des féeries, puis le répertoire s'élargit. - Frédérick Lemaître y crée L'Auberge des Arts en 1823. - Détruit en 1827, il est reconstruit l'année suivante Boulevard Saint-Martin, 10e et on y joue des pièces de boulevard et des vaudevilles jusqu'en 1920, année où il est transformé en cinéma. - En 1954, on lui redonne sa vocation de théâtre jusqu'à sa fermeture définitive et sa démolition en 1966.
Note : De nombreux théâtres situés sur le Boulevard du Crime (nom donné au Boulevard du Temple) ont été démolis, après 1861, lors de l'agrandissement de la Place de la République. Théâtre des Grands-Danseurs du Roi (devenu
Théâtre de la Gaîté - voir ci-dessous) - Théâtre de l'Ambigu-Comique (devenu Folies Dramatiques - voir ci-dessus) - Théâtres des Associés - Théâtre des Variétés Amusantes - Théâtre des Délassements Comiques - Théâtre Lyrique (Théâtre Historique). Seul le Théâtre Dejazet a subsisté.
L'Âne Rouge
28 Avenue Trudaine, 9e
1870 : une boutique d'un marchand de tableaux, le père Laplace, qui y organise des rencontres d'artistes, poètes et peintres autour d'un verre. Succès ! Pourtant voisine mitoyenne de l'Auberge du Clou, la boutique devient un café : La Grande Pinte ( en voir une gravure), qui peut être considéré comme un des premiers cabarets montmartrois où s'exprimaient et buvaient poètes et chanteurs. En
1889, La Grande Pinte est rachetée par Gabriel Salis, le frère cadet de l'autre et baptisée l'Âne Rouge ! Les deux frères ne s'entendent pas, pour une histoire de femme, bien sûr ! C'est pour concurrencer Rodolphe que Gabriel ouvre son cabaret pas loin du Chat Noir. Le nom de l'Âne Rouge serait l'œuvre de Wilette et en rapport avec le caractère de cochon de Rodolphe et sa crinière rousse ! Ce même Wilette accrochera sa toile La Fédérée de l’impasse du Tertre sur un mur de l'Âne Rouge. Le succès vint avec la venue des Hydropathes.
En 1898, l'établissement est racheté par Andhré Joyeux, compagnon de la première heure de Gabriel Salis et chansonnier apprécié qui n'eut pas le temps de faire ses preuves à la tête de son cabaret car, atteint d'un cancer à l'estomac, il se suicide en septembre 1899.
1900 : racheté par Mauricette Renard puis en 1903 par Léon de Bercy, chansonnier, parolier, membre du Club des Hydropathes mais surtout mauvais gestionnaire qui abandonne le bourricot en 1905 et un Monsieur Choulot en fera un restaurant : l'Âne Rouge qui laissera la place à la boulangerie Breton puis à un autre restaurant.
Aujourd'hui : restaurant
(qui a conservé l'âne rouge en céramique au dessus de sa porte)
Antoine
14 Boulevard de Strasbourg, 10e
D'abord Théâtre des Menus-Plaisirs, en 1866, reconstruit en 1881 sous le nom de Comédie Parisienne, redevenu Théâtre des Menus-Plaisirs en 1882. C'est André Antoine qui lui donne son nom en 1897.
Aujourd'hui : théâtre
Apollo Théâtre
20 Rue de Clichy, 9e
Créé en 1905, presque voisin du Casino de Paris. C'était un lieu de création d'opérettes et de pièces qui disposait de son propre orchestre symphonique. Equipée du fameux basculo [*]. Cette salle disparaitra après la guerre en 1950. Le nom a été repris par un établissement au 18 rue du Faubourg du Temple, 11e.
Note [*] : Le Basculo etait un système permettant de retourner le plancher de la salle. Sur un côté étaient fixés tous les fauteuils, l'autre côté étant un parquet lisse.Le tout consistait à manœuvrer ces cent tonnes avec un moteur électrique de 2,5 chevaux en douze minutes. Voir une animation ou une photo qui en illustre le principe.
Folies Voltaire, en 1888, sera transformé par Louis Dembrevil, qui lui donne son nom, FoliesArtistic, fin 1913. De 1914 à 1928, avec quelques
mois de fermeture en 1915, cette salle accueille au cours de son existence outre
le patron, un chanteur à voix, genre "
Bérard", et Mme Dembrevil, qui donne dans la "romance". Aimos, Amelet,
Blon-Dhin,
Dona,
Edmond Dufleuve,
Georgius,
Montéhus,
Emma Liébel ; pour ne nommer que les plus connus. - En 1928, l'Artistic devient un théâtre puis un cinéma en 1933 jusqu'en 1966. - Abandonné, il est repris
et transformé dans les années quatre-vingt-dix en un nouveau théâtre
auquel on a joint une librairie et un café sous le nom de "Théâtre
Artistic Athévain" dont le site internet, très "artistic",
est particulièrement détestable mais on peut y voir une minuscule
photo de l'Artistic originel.