Thérésa par Carjat en 1870



Henriette Leblond

Rien n'est sacré pour un sapeur

1864

réée à l'Alcazar d'Hiver au début de 1864, puis à l' Alcazar d'Été par Thérésa, cette chanson (paroles de Louis Houssot, musique d'Auguste de Villebichot) fut reprise au début du siècle dernier (en 1927) par celle qu'on surnomma "La Thérésa moderne" : Henriette Leblond :

 

Paroles

(Les couplets en gris ne sont pas chantés par Madame Leblond)

Qu'un' pauv' servante a donc d'misère
À l'égard de son sentiment
Et qu'elle a d'mal à satisfaire
L'objet de son doux attachement
Sans avoir du désagrément.
(bis)
T'nez, pas plus tard qu'à l'instant même
J'viens d'êtr' victim' de mon bon cœur
Malgré qu'nous soyons en carême
Rien n'est sacré pour un sapeur !...
Malgré qu'nous soyons en carême
Rien n'est sacré
Rien n'est sacré pour un sapeur !...

Ce matin j'ai r'çu la visite
De celui que j'dis mon cousin
Et comm' de juste je l'invite
À prendr' quéqu'chose, un verre de vin
Même que c'était du Chambertin.
(bis)
Il m'dit : ça se trouve à merveille
J'vous obtempèr' cette faveur, ah !
Et puis il lich, tout' la bouteille ;
Rien n'est sacré pour un sapeur !...
Et puis il lich, tout' la bouteille ;
Rien n'est sacré
Rien n'est sacré pour un sapeur !...

Or, comme il avait le vin tendre,
De force il voulut m'embrasser
Je n'crus pas d'voir trop m'en défendre
À seul' fin d'm'en débarraser
J't'en fiche... il voulut recommencer.
(bis)
Je dus subir la récidive
Ce fut hélas pour mon malheur, ah !
J'eus beau lui dir' v'là m'sieur qui arrive,
Rien n'est sacré pour un sapeur !...
J'eus beau lui dir' v'là m'sieur qui arrive,
Rien n'est sacré
Rien n'est sacré pour un sapeur !...

C'qui rend la chose [la] plus fâcheuse
C'est qu'monsieur qui prend tout à r'bours
S'est mis dans une colère affreuse
Et vient de m'donner mes huit jours
C'est ainsi que ça finit toujours.
(bis)
Vous n'auriez pas d'besoin d'un' bonne
J'f'rai votre affair' parol' d'honneur, ah !
Car je n'recevrai plus personne
Du moins ça n's'ra pas un sapeur !...
Non, je n'recevrai plus personne
Du moins
Du moins ça n's'ra pas un sapeur !...