Yvette Guilbert

Verligodin

1913

oici une de ces chansons qu'Yvette Guilbert voulu remettre au répertoire de la chanson française (à partir de 1913 mais plus particulièrement à partir de 1920) et qui date du XVe ou du XVIe siècle.

Il s'agit, en fait, d'une sorte de saynète accompagnée d'un roulement au piano et où dialoguent deux époux.

L'enregistrement (par Yvette Guilbert), effectué en 1933, donne une idée des effets qu'elle recherchait.

 

Paroles

D'où venez-vous, d'où venez-vous donc ?
Mon joli-li Verligodin
D'où venez-vous, d'où venez-vous donc ?
Mon ami doux.

J'viens d'la foire.
Vous venez de la foire ?
Mais y'a pas de foire !
Mais si parbleu, quoi, y'a-z-une foire !

Et que m'avez-vous rapporté ?
Mon joli-li Verligodin
Et que m'avez-vous rapporté ?
Mon ami doux.

Quat' ballets.
Quat' ballets ?
J'vois point d'balais.
Mais si parbleu, quoi, quat' balais !

Ben où c'est-y que vous les avez mis ?
Mon joli-li Verligodin
Ben où c'est-y que vous les avez mis ?
Mon ami doux.

Dans un coin.
Dans un coin ?
Mais y'a pas d'coin !
Mais si parbleu, quoi ! y'a-z-un coin !

Et mais pourquoi donc vous fâchez-vous ?
Mon joli-li Verligodin
Et mais pourquoi donc vous fâchez-vous ?
Mon ami doux.

J'suis malade.
Peuh ! Vous êtes malade !
Vous n'êtes point malade.
Mais si parbleu, quoi ! j'suis malade !

Eh ben alors alors soignez-vous !
Mon joli-li Verligodin
Eh ben alors alors soignez-vous !
Mon ami doux.

J'n'ai point l'sou.
Ah ! Vous n'avez point l'sou !
Vous êtes riche comme tout !
Mais non parbleu, quoi, j'ai pas l'sous !

Sous vot' matelas y'a plus d'trois cents francs !
Mon joli-li Verligodin
Sous vot' matelas y'a plus d'trois cents francs !
Mon ami doux.

Mais comment t'le sais ?
Hé ben quoi je l'sais.
Mais j'vois bien que t'le sais !
Eh parbleu quoi eh ben j'le sais !

Dame ! Vous nous laissez tous crever de faim
Mon joli-li Verligodin
Dame ! Vous nous laissez tous crever de faim
Mon ami doux.

Ben c'est mon bien
Quoi ? C'est votre bien ?
Mais c'est-y pas l'mien ?
Mais non parbleu, quoi, c'est mon bien.

Quand vous mourrez je sais b'en c'qui arrivera
Mon joli-li Verligodin
Ah quand vous mourrez je sais b'en c'qui arrivera
Mon ami doux.

Quoi ? On m'enterrera !
Ouais, et b'en l'curé ?
Hein ? qu'est-ce qui l'paiera ?
Mais j'men fous, parbleu : on m'enterrera !

Savez-vous ce que diront vos enfants ?
Mon joli-li Verligodin
Savez-vous ce que diront vos enfants ?
Mon ami doux.

Que le vieux est mort, qu'il gueulera plus !
Et b'en z'ont tort : j'gueulerai encore !