Paulus


DANS LE LAROUSSE MENSUEL ILLUSTRÉ

Note : les faits contenus dans l'article qui suit ne sont pas tous exacts.


"Paulus (Jean-Paul Habans, dit), chanteur français. né à Saint-Esprit (Basses-Pyrénées) le 6 février 1845, mort à Saint-Mandé le 1er juin 1908. Il appartenait à une famille de petits commerçants mais vint assez tôt à l'art dramatique, après quelques mois de stage dans une étude d'huissier. Il débuta à Belleville en 1864, chanta ensuite à l'Eldorado et à l'Alhambra, puis, après quelques années de tournées en province, s'assura une réputation brillante de chanteur de concert (la romance était alors son genre préféré) par plusieurs saisons à l' Eldorado.

Pourtant, en 1878, il abandonnait sa carrière de chanteur pour tenter la fortune à Marseille, en fondant un magasin de couleurs et de produits chimiques. Mais il n'avait aucune disposition pour le commerce. Ses affaires ne tardèrent pas à péricliter, et en 1884, il revenait à Paris et de nouveau rentrait au concert.

Deux ans après, il atteignait presque la gloire à la faveur des événements politiques (l'élection du président Sadi-Carnot, le mouvement boulangiste), en créant quelques chansons restées
célèbres : "le Père la Victoire", "la Boiteuse", "En revenant de la Revue", dont le succès fut colossal, et provoqua d'ailleurs, au cours de la campagne plébiscitaire, de nombreux et vifs incidents : à Lyon, Paulus fut sifflé, ou plutôt l'agitation révisionniste dont il était devenu, un peu malgré lui, il faut le dire, le joyeux porte-drapeau. L'échec du boulangisme fut, pour sa propre popularité, un coup décisif. Il ne chanta plus guère à Paris.

En 1894, pourtant, il faisait jouer à Ba-Ta-Clan une revue non sans mérite : Suivez-nous. Puis la gêne vint, avec de pénibles démêlés familiaux. Paulus, que les directeurs de concert avaient couvert d'or, avait la main plus ouverte encore pour donner que pour recevoir.

En 1903, après une courte réapparition dans les concerts de Paris (une représentation de retraite fut donnée à son bénéfice au Trocadéro), il quitta définitivement la scène, pour se retirer à Saint-Mandé. En mettant de côté les circonstances politiques qui favorisèrent - avant de la compromettre quelque peu - sa grande réputation, Paulus fut un artiste d'un réel talent, à la voix nette et vibrante, au geste rapide, chantant avec un entrain communicatif et un brio étourdissant. - J.M."


Retour à la page d'introduction