CHAPITRES
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1 - De Blida
2 - À la conquête de Paris
3 - Les Capucines-Théâtre Isola (sic)
4 - Parisiana
5 - Olympia
6 - Folies Bergère
7 - Gaîté Lyrique
8 - Voyages pittoresques
9 - Opéra-Comique
10 - Sarah-Bernhardt
11 - Mogador
12 - Mon frère et moi
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Les frères Isola


SOUVENIRS DES FRÈRES ISOLA


Chapitre 8 - Voyages pittoresques

(Voir la note à la fin)

Pendant une Revue aux Folies-Bergère, le marquis de Dion, célèbre constructeur de voitures automobiles, associé avec Bouton, eut l'idée de proposer aux frères Isola une affaire publicitaire :

Ils exposeraient dans le hall de l'établissement une “de Dion-Bouton“ ; une réclame serait faite sur la scène, et en fin de saison, la voiture leur appartiendrait. C'était une “Populaire de Dion“ d'une valeur de dix mille francs.

Ils acceptèrent et pour ne pas être en reste d'amabilité, proposèrent des places gratuites pour les ouvriers de l'usine.

- C'est très aimable de votre part, dit l'envoyé du constructeur. Une dizaine, pas plus. On les tirera au sort, car ils sont cinq cents.

Les Isola, ne voulant pas créer de jalousie, firent venir en huit jours tout le personnel des Etablissements, à raison d'une soixantaine d'ouvriers ou d'employés par jour.

Quand ils décidèrent un premier voyage, Mme Isola désira aller à Amiens voir leur beau-frère, juge de paix dans cette ville.

Elle partit à cinq heures du matin avec une amie (on était en été), pour être à Amiens vers midi et téléphoner des nouvelles de cette excursion. C'était, en effet, tout un voyage !

Au déjeuner, pas de nouvelles.

L'après-midi se passe sans un appel téléphonique, et les deux frères étaient passablement inquiets, quand à sept heures du soir ils apprennent que la voiture et les passagères indemnes sont depuis le matin en panne à... deux kilomètres de Paris !

Le deuxième voyage fut beaucoup plus important : Paris-Biarritz en landaulet.

Pittoresque est bien le vocable qui convient. A chaque côte, au bas de la montée, il fallait pousser la voiture.

On peut dire que la famille Isola a traversé la France, en grande partie à pied, derrière le véhicule, et en s'arrêtant à toutes les fontaines pour remplir d'eau le radiateur.

Ils firent halte à Angoulème où ils rencontrèrent Mme Zola et passèrent quelques heures chez Maurice Reynaud, leur homme d'affaires, qui possédait un château dans la région.

Pendant le voyage de retour, Mme Vincent Isola dut interrompre la randonnée apprenant que son frère s'était tué en motocyclette à Dijon. Elle perdait ainsi l'agrément de péripéties répétées, car à partir de Moulins, la voiture était en panne tous les trois kilomètres, et il fallait revenir sur ses pas, à pied, jusqu'à la rencontre d'un garagiste momentanément sauveur.

L'année suivante, le progrès ayant marché à pas de géant, les moyens de locomotion étaient perfectionnés et les frères Isola partaient pour Luchon dans une automobile pouvant réaliser la vitesse alors fantastique, de cent kilomètres à l'heure. Ils devaient aller rejoindre des amis dont Gailhard, directeur de l'Opéra, et Gaston Calmette, directeur du journal Le Figaro. Leur chauffeur s'appelait Ulysse, nom prédestiné pour effectuer de longs voyages, quand on songe que le roi d'Ithaque, son parrain, mit dix ans, après la guerre de Troie, pour rejoindre son logis, errant du pays des Lotophages à celui des Hyperboréens.

Dès le départ, traversant la forêt de Fontainebleau, Emile Isola fut piqué à la main par un insecte. Il avait lu dans un journal, quelques jours avant, qu'une personne était morte d'une semblable piq?re.

Effroi parmi les touristes. On cherche un pharmacien, on en découvre enfin un qui rassure le “malade“, quitte pour la peur.

Vingt kilomètres avant Rodez, une tempête terrible avec éclairs et tonnerre, les oblige de s'arrêter. Il était onze heures du soir.

Quand ils voulurent repartir, panne de lumière et panne d'essence. A trois heures du matin seulement, le temps s'étant calmé, ils purent trouver une paire de boeufs qui les remorqua jusqu'à la ville.

Entrée sans gloire, mais qui par sa rusticité, son rappel des charrois antiques, convenait à un conducteur nommé Ulysse.

A un certain moment, les deux frères s'aper?urent que leur chauffeur suivait un itinéraire quelque peu fantaisiste, traversant des villages au nom inconnu, choisissant de petites routes charmantes mais qui ne se dirigeaient que très vaguement vers le but du voyage.

Ulysse faisait tout simplement un détour d'une centaine de kilometres pour porter un chien chez un ami.

Curieux homme que ce chauffeur, amant de la nature !

Lorsque le paysage était beau, il arrêtait la voiture, descendait sur la route et murmurait, extasié : “Il faut que je contemple la nature. Comme c'est beau, la nature ! N'est-ce pas, messieurs, dames ?“

Ne recevant pas les approbations auxquelles il s'attendait, il remontait, démarrait, songeant in petto que ses, patrons n'avaient vraiment pas un tempérament d'artiste.

Enfin, ils arrivèrent à Luchon, où leur ami Noté, le célèbre baryton de l'Opéra, les attendait.

Noté était employé de chemin de fer en Belgique, quand un amateur, frappé de la qualité de sa voix, l'engagea à travailler le chant et s'occupa de lui.

Une autre version est celle-ci :

"Noté accomplissait son service militaire, quand une faute contre la discipline lui valut quelques jours de prison. Pour peupler sa solitude, le jeune soldat se mit à chanter dans sa cellule. Un sergent effectuant sa ronde, l'entendit, tout à fait par hasard. Il voulut faire partager sa surprise admirative au lieutenant de garde. Celui-ci, captivé à son tour, courut chez le capitaine de la compagnie où était affecté Noté. Après la visite de ce dernier, le commandant, le colonel et le général, également mélomanes, stationnèrent, ravis, devant la porte de la cellule. Le soldat chantait toujours !

“Les officiers tinrent conseil et décidèrent d'informer le roi de cette aventure. Léopold ayant manifesté le désir d'entendre le merveilleux chanteur, Noté se vit immédiatement délivré et toutes facilités lui furent accordées pour qu'il commen?ât ses études de chant.

“Quoi qu'il en soit, Noté possédait un go?t que connaissaient ses intimes : il aimait “faire des blagues“.

Il en montait d'énormes, avec un plan longuement m?ri, et quand elles réussissaient, il était heureux comme un enfant. Il avait l'âme simple et la joie débordante des acteurs d'une kermesse flamande.

Un jour, allant à la poste avec les frères Isola, il remarqua que le bureau était d'une saleté peu digne d'une station touristique.

Il lui vint alors une idée machiavélique. Tous trois écrivirent à leur ami Chauffard, directeur de la Compagnie des Wagons-Lits, de leur adresser un télégramme ainsi con?u : “Ministre des Postes, Bérard, arrivera Luchon samedi prochain.“

Le vendredi, la poste était nettoyée de fond en comble, mais le receveur attendit en vain son ministre. Comme un gamin farceur, Noté passait à cinq heures du matin devant les portes des chambres en criant : “Cireurs ?“ ou pla?ait crabes et homards dans les lits au risque de faire couper un doigt de pied à ses amis.

Un jour, Mme Emile Isola attendait une robe commandée pour se rendre à une soirée. Arrive une caisse que l'on ouvre avec précaution, Emile appelle sa femme Sido, on écarte les papiers soyeux et l'on découvre... quelques vieux chiffons qui jamais ne constituèrent une parure.

Ne comprenant rien à cet envoi, la jeune femme pique une crise de nerfs et fond en larmes.

Noté fut navré et son repentir sincère lui valut son pardon.

Les jardins publics s'ornaient de pancartes interdisant l'entrée aux chiens. Parfois, elles étaient retournées et on lisait ces mots tracés à la craie :

“Aujourd'hui, les chiens peuvent entrer.“

Noté était passé par là.

La blague la plus forte, peut-être, réalisée par le chanteur avec la complicité des deux frères fut la venue à Luchon du roi de Cambodge : Sisovath. On en parla longtemps dans la région. Le docteur des Isola, connu aussi de Noté, ne ressemblait au souverain cambodgien, alors en visite officielle à Paris, que par la petitesse de la taille, mais cela suffisait.

Comme le médecin devait venir passer quelques jours chez ses amis, Noté se fit adresser un télégramme annon?ant l'arrivée de Sisovath et indiquant l'heure du train.

Une véritable révolution dans la ville

La municipalité prépare un vin d'honneur à la mairie, envoie des landaus à la gare, et la fanfare en grande tenue mais ignorant l'hymne cambodgien.

Le personnage le plus étonné fut le médecin que l'on poussa, ahuri, dans une voiture, et que la population acclamait tandis qu'il se demandait si les habitants n'étaient pas subitement devenus fous ?

Il y eut par la suite quelques explications obligatoires, mais tout s'arrangea en définitive pour le mieux.

C'est encore à Luchon que les frères Isola se promenant, demandèrent à un paysan, en désignant la tour

- C'est vieux, n'est-ce pas ? ?a date des Romains ?

- Oh, c'est bien plus vieux que ?a, repartit le bonhomme, c'est du temps de Napoléon !

En 1904, les frères Isola avaient loué à Mers une villa pour la saison d'été.

Se promenant sur la plage, ils remarquèrent une fort jolie jeune femme accompagnée de deux enfants, une fillette de quatre ans et un gar?onnet de six ans.

Ils l'admirèrent d'abord silencieusement, puis se firent part de leurs impressions... identiques, et enfin lièrent connaissance avec la personne qui ne se doutait pas d'avoir provoqué tant d'intérêt chez ces deux Parisiens en villégiature. Elle était propriétaire d'un magasin de modes à Paris avec succursale en Roumanie, et son nom était : Mme Delettre.

Pour prolonger les entretiens sur la plage, les deux directeurs ingénieux s'amusaient avec les enfants et leur apprenaient des tours d'escamotage qui les laissaient éberlués, tandis que la maman souriait en les voyant si sages.

Hélas, le beau rêve prit fin avec l'approche de l'automne ! Mme Delettre rentra à Paris, les Isola aussi, mais chacun reprit ses occupations et ils ne se revirent pas.

Une vingtaine d'années se passent. Emile et Vincent ont oublié la belle dame de Mers, du moins le croient-ils, quand on leur annonce, dans leur bureau directorial de l'Opéra-Comique, une “Madame Delettre“ désirant leur parler.

A l'énoncé de ce nom, surgit dans leur souvenir l'élégante silhouette qui les charma autrefois, et un peu émus, plus qu'ils ne voudraient le paraître, ils donnent l'ordre de faire entrer la visiteuse. Elle est toujours aussi jeune, aussi jolie, les années n'ont pas marqué son visage. Elle sourit du même sourire qu'autrefois, gracieux et un tantinet moqueur.

Quel miracle s'est-il accompli ?

Ils se lèvent, se précipitent vers elle, s'étonnant de sa jeunesse inchangée, tandis que leurs cheveux ont blanchi, puis devant la surprise amusée de 1a jeune femme, comprennent tout à coup que la petite fille a grandi et qu'elle est aujourd'hui l'exact portrait de la mère qu'ils ont connue. Celle-ci était restée en Roumanie. Un peu plus tard, déjeunant à Rambouillet avec Chaliapine, les frères Isola voient entrer dans le restaurant où ils se trouvent, Lucienne Boyer accompagnée d'un grand jeune homme. La créatrice de “Parlez-moi d'amour“ présente son compagnon : Jean Delettre, qui se souvint fort bien des tours d'escamotage appris sur la plage de Mers.

Nous avons vu dans les chapitres précédent qu'ayant cédé leurs quatre établissements : “Parisiana“, “Olympia“, “Folies-Bergère“ et “Gaîté“, les deux directeurs décidèrent d'aller reposer à Beausoleil.

Ils avaient bien l'intention de délaisser toute affaire théâtrale pendant quelque temps, mai l'homme propose et les groupes financiers disposent.

Un de ceux-ci voulait monter un casino à Beausoleil, à la limite du territoire français, pour tenter de concurrencer Monte-Carlo, et c'est aux deux frères qu'ils offrirent la direction.

Ceux-ci arguèrent qu'ils étaient venus sur la Côte d'Azur pour se reposer, qu'ils ignoraient les jeux et ne voulaient pas, s'en occuper, enfin que leur prétentions seraient élevées.

Rien n'y fit. On accepta le prix demandé et il fut convenu que leur direction ne serait qu'artistique.

Pendant la saison 1906-1907, ils organisèrent au Casino de Beausoleil, un jour de comédie, un jour de concert, un jour d'opérette et un jour de revue chaque semaine avec un éclatant succès. Ils avaient traité avec leurs établissements parisiens pour l'envoi des spectacles complets, et ils engagèrent Mounet-Sully pour Œdipe-Roi, Le Bargy pour Le Duel, Coquelin pour Cyrano de Bergerac, La Duse pour Mona Vanna, etc...

Marguerite Carré, Alice Verlay, Emma Calvé, Delmas, vinrent participer à ces manifestations artistiques de premier ordre, ainsi que Chenal qui chanta Sapho peu de temps après son premier prix au Conservatoire de Paris.

Coquelin, terminant un soir la Ballade des Cadets de Gascogne, de Cyrano, par le vers connu :

“ A la fin de l'envoi, je touche. “

entendit un joueur heureux s'écrier du fond de la salle : “Moi aussi !“

La salle de jeu jouxtait, en effet, celle du théâtre.

Des redoutes magnifiques furent aussi organisées et la direction artistique fut telle que Camille Blanc, président de la Société des Bains de Mer, s'en inquiéta au point d'acheter la majorité des actions du Casino de Beausoleil, devenu un ennuyeux concurrent.

Les frères Isola s'amusèrent beaucoup pendant cette saison, et leurs appointements ne constituèrent pas pour eux un bénéfice, car ils tenaient table ouverte, recevant avec une grande générosité, tous les artistes de passage.

Une aventure peu banale fut la perte de Vincent Isola entre Lyon et Aix-les-Bains, au cours d'un voyage effectué par cinq personnes : les deux frères, leurs femmes, et leur ami, le Consul de Perse, en deux grosses voitures.

Ils avaient couché à Lyon, à l'Hôtel de France.

De bonne heure le matin, la petite troupe était prête à accomplir la seconde étape. Vincent s'était chargé de régler la note d'hôtel et, lorsque le compte fut fait, il sortit pour voir.., les deux voitures prendre la direction d'Aix à vive allure.

Ahuri, pensant que c'était une farce matinale qu'on lui jouait, il attendit le retour d'au moins une auto ; au bout de dix minutes, il dut se rendre à l'évidence : on l'avait oublié.

C'est-à-dire qu'Emile pensait que son frère était avec le Consul, et celui-ci était persuadé, que toute la famille Isola était ensemble.

Appelant un taxi, Vincent Isola explique au chauffeur sa mésaventure, mais un pauvre taxi ne peut avoir la prétention de rattraper des limousines. Néanmoins, il part avec le maximum possible de vitesse.

La première étape prévue était La Tour du Pin. Devant un café, les deux voitures s'arrêtent et Emile demande où est Vincent ? Confusion de nom avec Nercessien, le Consul; on lui répond qu'il est à la toilette, et nul ne s'aper?oit de l'absence de Vincent. Aux Abrets, seconde étape, MMe Vincent Isola ayant un pressentiment, attend la voiture de Nercessien, n'aper?oit pas son mari, demande des explications, s'affole, et en fin de compte, part avec une des deux autos pour refaire le chemin parcouru.

A une centaine de kilomètres en arrière, les deux époux se rejoignaient enfin, mais les journaux annon?aient le lendemain : “Emile Isola a perdu son frère“, sans d'ailleurs indiquer le montant de la récompense promise à la personne qui le retrouverait.

Pour un ancien illusionniste, c'était un joli tour d'escamotage.

A Aix-les-Bains, leur passe-temps favori était d'aller pêcher en bateau sur le lac du Bourget, mais leur patience était parfois mise à rude épreuve pour rapporter quelques maigres poissons, et leurs amis les blaguaient un peu.

Afin d'établir solidement leur réputation de pêcheurs heureux, ils rencontrèrent à l'abri de rochers propices, des pêcheurs professionnels, ce qui leur permit, après un marché vite conclu, d'accrocher à leurs ligues de superbes pièces et de faire un retour triomphal. Il paraît cependant que les amis ne furent pas convaincus pour cela...

Ayant fait une excursion en automobile à La Chambotte, à quelque distance d'Aix-les-Bains, avec un ami, ce dernier qui conduisait, écrasa un chien involontairement.

Révolution dans le pays. Plusieurs habitants vont chercher leur fusil, et les automobilistes trouvent plus prudent de ne pas retraverser le village.
Ils préfèrent emprunter la descente à pic vers le lac, mais la voiture s'embourba et ce furent encore les boeufs placides et forts qui tirèrent le petit groupe de sa boueuse situation.

Ce n'est pas la seule histoire de chien que connurent les deux frères.

Près du Mont-Dore, alors qu'ils étaient aussi en auto avec un ami, un, chien fut heurté sur la route. Un homme lève les bras au ciel, crie des injures et court après les auteurs de l'accident qui d'ailleurs s'arrêtent aussitôt.

Le propriétaire du chien se lamente, donnant les signes de la douleur la plus sincère, mais n'oublia pas la question pratique, réclame cent francs pour la perte du pauvre animal, son seul compagnon fidèle, etc...

On transige à cinquante francs.

En arrivant au but de leur randonnée, des gens leur demandent :

“Ne vous a-t-on pas fait le coup du chien?“

Explication.

Le bonhomme ramassait les pauvres bêtes errantes et se débrouillait pour les faire heurter et écraser par les voitures passant sur la route, puis jouait la comédie de la douleur et réclamait une indemnité.

Autre voyage vers la Forêt-Noire. A la frontière suisse, on exige des automobilistes le dépôt s 750 francs qui leur sera rendu à leur sortie. Ils jouissent de l'admirable paysage, roulant lentement pour n'en rien perdre. Ils trouvent cependant excessive l'obligation faite aux véhicules de ne pas dépasser quatre kilomètres à l'heure au col de Brunig.

Après un certain étonnement, ils comprenne la raison du curieux arrêté : il y a beaucoup de restaurants au haut du col et, mon Dieu, quand on ne roule qu'à quatre à l'heure, on est tenté de s'arrêter !...

Au nouveau passage de la frontière, il était tard et le préposé aux remboursements n'avait pas monnaie. Les touristes virent le moment où il le faudrait passer la nuit dans un hôtel des environ pour ne pas perdre leur argent.

Enfin, tout s'arrangea... après une heure d'attente.

C'est au cours d'un de leurs nombreux voyages à l'étranger que les frères Isola eurent l'occasion d'entendre La Veuve Joyeuse en allemand. Ils comprirent tout de suite ce que cette pièce pourrait remporter de succès en France ; mais il fallait un théâtre pour la représenter et ils n'avaient alors, à leur disposition que des music-halls. Ce fut Alphonse Franck qui la joua pour la première fois en France, à 'Apollo. - Robert de Flers et G. A. de Caillavet en avaient fait l'adaptation.


Note : Le texte qui précède est tiré de "Souvenirs des Frères Isola - Cinquante ans de vie parisienne recueillis par Pierre Andrieu" et ont été publiés chez Flammarion en 1945. - Les textes de ces souvenirs peuvent encore faire l'objet de droits d'auteurs.

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