Avec Henri Garat dans Un soir de réveillon























Meg Lemonnier

ée à Londres le 15 avril 1905, Meg Lemonnier (Marguerite Gabrielle Clarte) fit ses débuts au théâtre en 1928 pour passer presque immédiatement à l'opérette, en 1929, puis au cinéma l'année suivante.

Si sa carrière s'étire sur plus de 30 ans (elle fut Eva Allsion dans le film Maxime d'Henri Verneuil, tourné en 1958), c'est plutôt épisodiquement qu'elle se produisit sur scène ou sur le grand écran à partir du milieu des années trente.

Dans le domaine de l'opérette, elle fut de la création française de Good News (1929) [1], d'Arsène Lupin, banquier (1930) [2], des Aventures du Roi Pausole (1930) [3], d'Il est charmant (1932) [4], de La Pouponnière (1932) [5] et d'Un soir de réveillon (1932) [6].

Au théâtre, il semble que ses deux dernières apparitions furent dans L'Amant de paille de Marc-Gilbert Sauvajon et André Bost, mise en scène Jean Wall, au Théâtre Michel en 1939 et dans Si je voulais de Paul Géraldy et Robert Spitzer, au Théâtre de la Michodière en 1946.

Quant au cinéma, outre les versions filmées d'Il est charmant (1932) et d'Un soir de réveillon (1933), on a pu la voir dans une trentaine de films dans des rôles de plus en plus secondaires à partir du milieu des années trente. - Notons au passage : Les sœurs Hortensia de René Guissart en 1935 (avec l'ineffable Carette), La chaste Suzanne d'André Berthomieu (dialogue de Jean Boyer), au côté de Raimu (et, encore une fois, d' Henri Garat), Pour le maillot jaune de Jean Stelli (avec Albert Préjean) et Adhémar ou le jouet de la fatalité de et avec Fernandel [7] et puis, naturellement, ses deux présences dans une série de télévision américaine mais tournée en France, Sherlock Holmes, avec Ronald Horward, le fils de Leslie Howard, dans le rôle titre (1954 et 1955).

Du côté disques, ses enregistrements sont à peu près aussi rares que ses prestations scéniques. On peut retrouver sans peine, dans de nombreux repiquages, les quelques chansons de ses films avec Henri Garat ("Être une poule", "Il est charmant") et même celles en chœur avec Koval et Gabin ("Arsène Lupin,banquier") mais qui se souviendrait de Meg Lemonnier si ce n'était de ses deux films tournés avec Garat ? [8]

On peut, quand même dans ces pages, citer le passage (filmé) suivant, tiré du film Un soir de réveillon (de Karl Anton (1932), musique de Raoul Moretti. Avec Meg Lemonnier, Dranem, Arletty, Henri Garat, René Koval, etc.) :

L'histoire d'une jeune fille d'origine modeste qui rencontre un gentleman dans le demi-monde, où elle passe le réveillon de Noël. Il la prend pour ce qu'elle n'est pas... Quiproquos, romance... Mouchoirs !

Meg Lemonnier interprète la chanson "Être une poule".

Meg Lemonnier épouse Maurice Goddet [9] en 1935 et est décédée le 12 juin 1988 à Clichy-la-Garenne (75 - Seine, aujourd'hui 92 - Hauts de Seine).


Notes : Diverses sources indiquent que Madame Lemonnier aurait été de la distribution d'une comédie musicale de Herbert, Jeans et de Vivian Ellis, en 1934, à Londres, une comédie qui mettait en vedette Esmond Knight, intitulée Streamline...


[1] Comédie musicale américaine de Schwab et De Sylva, lyrics de Lew Brown, musique de Ray Henderson (Broadway, 1927) - Adaptation française d' Albert Willemetz et Henri Varna, avec, en vedette Jeanne Aubert.
[2] Yves Mirande (livret), Albert Willemetz (lyrics) et Marcel Mattes (musique) - Avec René Koval, Jean Gabin et Jacqueline Francell.
[3] Albert Willemetz, musique d'Arthur Honegger. Avec Dorville dans le rôle du roi Pausole.
[4 ]Albert Willemetz, musique de Raoul Moretti. Avec Henri Garat dans le rôle titre mais également Dranem. - Filmé en 1932 par Louis Mercaton.
[5] René Pujol et Charles-Louis Pothier (livret), Albert Willemetz (lyrics), musique de Casimir Oberfeld et Henry Verdun.
[6] Paul Armont, Marcel Gerbidon et Jean Boyer pour le livret, Albert Willemetz pour les lyrics , musique de Raoul Moretti. - Filmé en 9133 par Karl Anton.
[7] On sait que ce film devait être dirigé par Sacha Guitry (qui en avait rédigé le scénario) mais que trop malade, il en a confié la direction à celui pour qui, justement, il l'avait écrit.
[8] Elle en a tourné, à vrai dire, neuf - huit si on exclut Une étoile disparaît de Marcel Achard qui ne fut qu'une excuse pour faire tourner, dans différents numéros, Madeline Guitty, Noël-Noël, Pauley et cie - dont, outre ceux cités ci-dessus : Une petite femme dans le train et Simone est comme ça de Karl Anton (1932), Ma sœur de lait de Jean Boyer (1938) Un étudiant à Paris de Louis Mercanton (1931), tous oubliés aujourd'hui.
[9]Maurice Goddet (1900 - 1982) fut l'administrateur du journal L'Auto de 1926 a 1938, puis du Parc des Princes, puis du Velodrome d'hiver. Il a travaillé avec son frère Jacques (1905 - 2000), journaliste et directeur du journal L'Auto qu'il transforma en journal L'Equipe en 1946. De 1936 à 1986, il fut directeur du Tour de France. Les deux frères étaient les fils de Victor Goddet, bras droit d'Henri Desgranges, champion cycliste et journaliste, fondateur du Tour de France.