Pauley

l est né Paul Eugène Louis Marien, à Paris, le 18 février 1886 (ou serait-ce 1883 ?) et y est décédé le 13 mai 1938.

Il a chanté, à partir de 1904 : au Concert Commerce, à l'Eden (celui de l'avenue Ledru-Rollin), à la Fauvette (Pacra), à La Mésange, au Grand Concert de la Poste, à la Brasserie de l'Univers (rue Wagram), au Concert du XXe Siècle, à l'Époque (Pacra), à l'Eldorado, aux Capucines, au théâtre de Paris, aux Variétés...

Il a joué : dans T'as-t-y les tickets ? (avec Tramel et Dranem, en 1915), dans Si que j'serais roi (avec Arletty et Marguerite Deval, en 1921)...

Il a fait partie de la création de Ciboulette, en 1923 (rôle du Père Grenu), de Florestan 1er, prince de Monaco, en 1933 (rôle de Rosembleau)...

Et il a fait du cinéma. Beaucoup de cinéma.

Dès 1904, chez Pathé dans de nombreux courts métrages puis à nouveau en 1921 (sa prestation dans Le Comte Kostia de Jacques Robert, en 1925, est inoubliable surtout lorsqu'il paraît déguisé en chanteuse languissante).

Il passe, ensuite, en 1931, du côté du parlant où il tourne dans pas moins de trente films entre 1931 et 1938 où il fut tour à tour :

  • Régis Catel-Béna dans Topaze de Louis J. Gastier (1933) avec Louis Jouvet dans le rôle-titre mais également : Pierre Larquey, Edwige Feuillère, Henri Vilbert, Jacqueline Delubac.
  • Piedalouette dans L'affaire Coquelet de Jean Gourget (1934) en compagnie de Marcel Lévesque et Alice Tissot, Robert Le Vigan et... Tino Rossi.
  • Le marquis de la Tour-Barrée dans On ne roule pas Antoinette (1936) de Paul Maldeux avec Armand Bernard, Simone Renant et Alice Tissot.
  • Mercadet dans Le faiseur d'André Hugon (1936).
  • Gaston dans Au son des guitares d'Yves Mirande (1936), un film ayant pour but de mettre en vedette, qui d'autres ? Tino Rossi qui y chante "Bella Ragazzina", "Tant qu'il y aura des étoiles", "Chanson pour ma brune"...
  • Le baron de la Carbonnière dans Mon député et sa femme (1937) de Maurice Cammage avec Pauline Carton, Suzanne Dehelly et à nouveau Tramel.

et surtout :

  • Schuppanzigh dans Un grand amour de Beethoven d'Abel Gance (1937) avec Harry Bauer dans le rôle-titre.

Mais comment ignorer sa dernière apparition à l'écran où il fut Monsieur Woss (tout simplement) dans La rue sans joie d'André Hugon (1938), un film mettant en vedette Albert Préjean et dans lequel parut la grande Fréhel.

Son signe distinctif ? - Sa rondeur car Pauley est immense. Où qu'il soit, quoiqu'il fasse, ce que l'on remarque en premier chez lui, c'est sa grosseur. Un mètre cinquante-six mais dans toutes les directions. Ce sera aussi son handicap car, en particulier au cinéma, on ne lui a confié presque exclusivement des rôles vaudevillesques mais où il s'est avéré remarquable non pas à cause de sa corpulence mais son jeu plein de finesse, de grâce et de... sa souplesse car qui n'a pas encore vu Pauley danser a manqué quelque chose.


Enregistrements

Quoiqu'il ait chanté beaucoup, Pauley n'a jamais vraiment été un interprète de la chanson au même titre que Polin, par exemple, même si, au début de sa carrière, il en fut un des émules (et non un imitateur).

Son art - si l'on peut parler d'art dans son cas - découle, surtout dans ses premiers enregistrements, du contraste existant entre son physique et la voix qu'il emprunte car, plus tard, au cinéma, il reprendra avec beaucoup de finesse une voix normale.

Les repiquages en CD sont rares.

On le retrouvera chantant "Avec des précautions" (du film Un homme en habit de René Guissart,) dans le coffret Quand les comédiens chantaient, une reprise d'un 78 T Polydor enregistré en 1931 et "Avec Josselin" dans un extrait de Florestan 1er ("Amusez-vous") enregistré en 1933 chez Polydor.

Quant aux 78 T ils sont encore plus rares.

                

G. Roig, dans sa revue Phonoscopies, en cite moins de cinquante (dont les deux précédents) et pas tous de Pauley seul, certains étant tout simplement des dialogues tirés de ses films. - Voir l'encart publicitaire de Pathé ci-contre. - Dans la liste, cependant, pas moins de dix enregistrements datant de 1919, à l'époque où il était tout simplement "un chanteur" et de ces dix, grâce à Marc Béghin †, nous avons retrouvé deux titres :

"Je suis bon, ou jusqu'au trognon" (Jardin)

Disque Gramophone n° K642

et (de Delubac et Bonni)

"Moi, ça m'suffit"

Disque Gramophone n° K643