Milo de Meyer et Arlette Dorgère
dans L'ingénu libertin ou La marquise et le marmiton au Bouffes Parisiens.
(Dessin de Yves Marevéry - Gallica-BnF)
Revue de Presse
de l'époque Milo de Meyer magnetiseur.
Publicité pour l'Institut Magnético-Hypnotique
parue dans La Vie Parisienne du 2 mars 1890
Afiche des Tournées du Chat Noir
par Jules-Alexandre Grün
(collection particulière - D.R.)
Chat noir, une dédicace
à Milo de Meyer du peintre
Maurice Briard, en 1907.
(collection particulière - D.R.)
La Puce A L’Oreille au Théâtre des Nouveautés dans l'Acte III - à gauche, Alexandre Germain dans le rôle de Victor-Emmanuel Chandebise et à droite, Milo de Meyer dans le rôle de Homenidès de Histangua. - (Gallica-BnF)
Sur cette photo de troupe théâtrale,
on distingue Milo de Meyer, assis au centre et Claudie de Sivry, à droite.
(collection particulière - D.R.)
Milo de Meyer
Note : cette page est réalisée grâce aux éléments biographiques et iconographiques que nous a communiqué
son arrière petit-neveu, Monsieur Richard Van de Moosdijk de Beuzeville (27 - Eure) que nous remercions vivement.
ncien magnétiseur-hypnotiseur devenu auteur de chanson et comédien au Chat noir, Emile, Jean, Jacques, dit Milo, de Meijer [1] est né à Lessines (Hainaut, Belgique) le 28 janvier 1862.[2] Son petit frère Gustave, sera bourgmestre (NdA : maire) de Lessines pour dix ans dès 1919.
En 1871, alors qu'Emile a neuf ans, ses parents divorcent et il reste avec sa mère qui se remarie à Bruxelles, deux ans plus tard. Selon les souvenirs de la famille, les enfants du premier lit seront confiés à une nourrice de Lessines. Emile, adolescent ou approchant les vingt ans,
prend son baluchon et s'en va à Paris. Mais en réalité au début des années 1880, Emile est à Gand (ville d’origine de la famille De Meijer), où il suit les
cours du Conservatoire et se destine à une
carrière théâtrale. Incorporé dans l'infanterie (4ème de ligne) en garnison à Gand, il sera dispensé du service militaire grâce à une faveur de son colonel et pourra poursuivre ainsi les cours du Conservatoire et ceux de l’Athénée de Gand. Il mène ainsi, ses études littéraires et dramatiques. En 1884, il obtient, à l’unanimité le premier prix de comédie (pour le rôle d’Argan dans Le Malade Imaginaire).
Les hasards de la vie le conduisent à assister à l’une des séances privées de magnétisme organisées par un amateur gantois, un certain Mr M.... Sceptique comme beaucoup d'autres, il ne pouvait admettre la réalité
des expériences qui, cependant, l’intéressaient au plus haut point, lui qui ignorait l’existence du magnétisme.
C’était la première fois qu’il lui était donné de voir expérimenter un magnétiseur et de voir se produire des
faits tout à fait extraordinaires. A plusieurs reprises, au cours de conversation avec ce Mr M..., Milo de Meyer essaya de démêler le vrai du faux dans cette prétendue science
du magnétisme; et chaque fois Mr M..., plutôt sincère, l’engageait à essayer lui-même lui disant qu'il avait tout ce qu’il faut pour réussir, que tout en lui révèle la puissance
magnétique : Acuité du regard suivant les expériences, voix impérative dans la discussion, volonté inébranlable. Rien ne lui manque pour magnétiser tout aussi facilement que Mr M... lui même. A ce jour (en 1884), le
magnétisme n’a pas de méthode sûre. C’est un fait, et ce n’est pas encore une science. Tout ce que Mr M... peut lui dire, c’est que le magnétisme consiste dans l’infuence qu’un homme
peut prendre sur un autre homme. "Cherchez à infuencer votre semblable, par le regard, par le
geste, par la parole; trouvez des sujets qui vous soient moralement inférieurs et vous les dominerez, j’en suis certain". Sans attendre l’arrivée des divers ouvrages que lui avait désignés Mr M..., il se rendit le lendemain à la bibliothèque de l’Athénée pour chercher et prendre des notes concernant l’art de magnétiser. Ce fut la grande encyclopédie Larousse qui, à Hypnotisme et à Magnétisme,
lui fournit les premiers renseignements. Ce fut pour lui presque une révélation. Il ft des essais et
parvint, quelques jours plus tard, à hypnotiser un soldat de sa compagnie en employant le procédé du docteur anglais Braid.[3]Milo de Meyer obtint
bientôt sur son premier sujet tous les phénomènes qu’il avait vu produire par Mr M..., son
initiateur. Ce succès en fait un fervent adepte du magnétisme au point d'en faire une étude approfondie et le décider à en faire
carrière.
Trois ans durant Milo de Meyer a parcouru le Nord et l’Est de la France, la Belgique et la Hollande, accompagné partout d'un immense succès.
A Bruxelles, il innove un nouveau procédé de magnétisation
par le toucher, en 1887. Emballement médiatique pour qualifier de concluantes les expérience developpées.
Mieux ! En 1888, le journal Roubaix-Artiste écrit : " tout charlatanisme est exclu des nombreuses expériences de Milo de Meyer, ajoutant qu'elles inspirent
bien plus de confance que celles de Donato [4], qui firent tant de bruit il y a quelques années".
On trouve la trace d’Emile en 1886 principalement sur les scènes du nord et l’est de la
France, mais aussi en Hollande et en Belgique, où il donne des spectacles de "magnétisme
humain" avec le titre de "Le Magnétiseur Milo de Meyer" ou "Le Professeur Milo de
Meyer".
Milo de Meyer prononce un discours lors du premier "Congrès Magnétique International" qui s’est tenu à Londres le 26 octobre 1889 et en juillet 1891, il est fait "membre
d’honneur" de la Société Magnétique de France. Il crée "L’institut Magnéto-Hypnotique" en 1890 dont il devient le directeur (voir publicité ci-contre à gauche). L’institut Magnéto-Hypnotique publie un bulletin trimestriel !
Bulletin trimestriel de l'institut Magnéto-Hypnotique du 2 juin 1890
Mais, comme tout à une fin, force est de constater que le magnétisme ne nourrit plus vraiment son homme et les tracasseries et
autres accusations de charlatanisme le conduisent à cesser cette activité pour retrouver sa passion du début, le théâtre !
Le voilà membre du cabaret du Chat Noir, probablement dès le début des années
1890, lorsque le Chat Noir avait emménagé au 12, rue Laval (rebaptisée rue Victor-Massé en 1887). Il y côtoie probablement Paul Verlaine, Alphonse Allais, Toulouse-Lautrec, Claude Debussy... Au Chat Noir ou au théâtre Cluny, il fera la connaissance de Claudie de Sivry, la fille de Charles. Ils auront un fils en 1901 et se marieront en 1903 pour divorcer en 1911. Claudie et Milo
deviennent inséparables sur les scènes françaises et étrangères, ils se produisent partout.
Vers la fn des années 1890, Milo de Meyer reprend la direction des "Tournées du Chat Noir", qui avaient été lancées chaque année en été par Rodolphe Salis lui-même. Jules-Alexandre Grün en dessine l'affche vers 1897-1898.
Il poursuit sa carrière d’acteur et d’auteur : Milo de Meyer écrit des chansons; il
est admis à la SACEM le 18 juillet 1906 dans la catégorie des "Auteurs".
Milo tient le rôle de Carlos Homenidès de Histangua lors de la création de la pièce La
Puce A L’Oreille de Georges Feydeau, au Théâtre des Nouveautésle 2 mars 1907. Il jouera
dans cette pièce à plusieurs reprises.
Milo de Meyer était le père de quatre enfants :
de son mariage avec Antoinette Emmeline Vitalis née le 17 juillet 1886 à Paris, 9e, divorce le 20 janvier 1897 à Paris, 9e :
Emmeline, Philomène, Alberta née le 24 mai 1889 à Paris 9e,décédée le 5 novembre 1900 à Paris, 18e,
Emilia Jeanne Jacqueline née le 22 août 1893 à Paris, 9e.
avant son mariage avec Marguerite Claudine - dite Claudie - de Sivry le 28 novembre 1903 à Paris 5e, divorce le 12 janvier 1911 à Paris, 5e :
Jean-Claude Emmanuel le 22 novembre 1901 à Paris, 5e.
avant son mariage avec Paule Adélaïde Louise Rouze le 2 mai 1916 à Paris, 15e :
Jacques le 9 mars 1913 à Paris, 18e.
Milo joue dans plusieurs théâtres à Paris et en province jusqu’à la fin des années 1910-1919 où il tombe malade et décède le 16 mai 1921 à Asnières (75 - Seine aujourd'hui 92 - Hauts-de-Seine) le 16 mai1921.[5]. Son décès est relaté dans le quotidien Comœdia :
Toutes ses œuvres :
non daté
La résurrection de Rabelais [Chanson rabelaisienne] => Parolier - Musique de Louis Lust.
Boyre est le propre de l'homme [Chanson rabelaisienne] => Parolier - Musique de Louis Lust.
Gargantua enfant [Chanson rabelaisienne] => Parolier - Musique de Louis Lust.
Le joyeux fagotier [Conte rabelaisien] => Parolier - Musique de Louis Lust.
Vive la Russie [Chanson satirique] => Parolier - Air connu.
Nos idoles ! [Chanson satirique] => Parolier - Air connu.
Les étrennes [Chanson satirique] => Parolier - Air connu.
Scie russe ! [Chanson satirique] => Parolier - André Colomb.
Je suis j'menfoutiste [Chanson réaliste] => Parolier - Musique de Louis Lust.
Les grues [Chanson rosse] => Parolier - Musique de Louis Lust.
Plaisirs printaniers ! [Chanson leste] => Parolier - Musique de Louis Lust.
Le Français tel qu'on le parle [Comédie-bouffe en 1 acte]=> Auteur du texte.
Notes :
[1] Le nom "De Meijer" devint "Demeyer" à Lessines et "de Meyer" en France.
[2] Acte de naissance n° 15 dressé en mairie de Lessines (Hainaut, Belgique).
[3]Ce procédé consiste à prendre, entre le pouce et l’index, un objet
brillant et à le tenir à une distance de 20 à 30 centimètres des yeux de la personne que l’on veut
hypnotiser, et un peu au-dessus du front, tout en engageant la personne à regarder fxement cet
objet et à concentrer toute son attention sur ce qui doit se passer. Bientôt, il se produit quelques larmes dans les yeux par la suite de la fixité du regard; la pupille, après s’être contractée
quelques instants, se dilate et bientôt se resserre comme dans le sommeil ordinaire. Elle est, à ce
moment, devenue insensible à la lumière. Le pouls s’accélère ou se ralentit, les membres se
contractent et deviennent rigides comme dans la catalepsie. Il survient ensuite de la pesanteur à
la tête, du vertige, de la céphalalgie, etc., et enfn l’hypnotisme se produit. [4] Donato (Alfred-Edouard D’Hont), magnétiseur belge, né à Chénée, province de Liège, le 9 mars 1845,
mort à Paris,7e, le 14 novembre 1900. [5] Acte de décès n° 275 dressé en mairie d'Asnières.
ncien magnétiseur-hypnotiseur devenu auteur de chanson et comédien au 
