Lyne Clevers

hanteuse fantaisiste dont la majeure partie de la carrière s'est déroulée dans les années trente.

Lyne Clevers est née Céline Marie Rhalewsky (ou Rhalavsky),de parents juifs immigrés, à Paris le 22 octobre 1909. Orpheline dès l'âge de huit ans, elle est recueillie par Adolphe Clevers, directeur de tournée et metteur en scène (théâtre, revues) qui en fera une des comédiennes de sa troupe dès l'âge de 16 ans. - Elle y restera jusqu'en 1931.

Petit à petit, elle se fait connaître (avait déjà commencé à se faire remarquer, chantant, notamment, un duo avec Saint-Granier en 1930), tournant dans un premier film et faisant partie de la distribution d'une reprise de Madame de Pompadour dès l'année suivante.

En 1932, on la retrouve dans un tour de chant au Petit Casino, à la Fourmi, à Bobino, à l'Européen.

Elle se lance ensuite dans l'opérette : Katinka, à l'Empire, en 1933, Toi c'est moi (avec Pills et Tabet, Koval et Pauline Carton), aux Bouffes Parisiens en 1934 avant de se tourner du côté du cinéma tout en poursuivant sa carrière de chanteuse dans divers cabarets. - Elle fait notamment partie des pensionnaires d'O'Dett et passe à l'A.B.C. en 1935, à Bobino, à l'Européen en 1936...

Elle épouse ce qu'il est convenu d'appeler dans la presse populaire "un riche industriel", M. René-Guillaume Bolloré, directeur des papiers à cigarettes O.C.B. (en 1938), se retire quelque peu de la scène et disparaît, à cause de ses origines, en 1940 pour ne reparaître qu'à la Libération, à la radio d'abord, puis plus discrètement dans divers cabarets pour donner une ultime représentation à l'Olympia en 1954. - Elle a alors 45 ans.

Madame Clevers est décédée le 28 novembre 1991 à Poissy (78 - Yvelines)

 

Parmi les autres opérettes dont elle a fait partie

Au cinéma, Lyne Clevers tournera avec:

  • Maurice de Canonge, Michel Duran et Roland Toutain dans Amours viennoises, en 1931, sous la direction de Jean Choux et Robert Land.
  • Jeanne Boitel, Jean Galland et Françoise Rosay dans Remous, en 1933, sous la direction d'Edmond T. Gréville.
  • Fernand Gravey, Roland Toutain, Lucien Baroux dans C'était un musicien, la même année, sous la direction de Maurice Gleize et Frederic Zelnik (dialogue de R. Bresson).
  • Mireille, Janine Guise et Armand Bernard dans Les vingt-huit jours de Clairette, en 1933, sous la direction d'André Hugon.
  • Raimu, Hélène Robert et Colette Darfeuil dans Minuit, Place Pigalle, en 1934, sous la direction de Roger Richebé [*].
  • Noël-Noël, Raymond Cordy et Saturnin Fabre dans Mam'zelle Spahi, la même année, sous la direction de Max de Vaucorbeil.
  • Jean Aquistapace, Lucien Baroux et Julien Carette dans Le billet de mille, idem, sous la direction de Marc Didier.
  • Marie Bell, Pierre Richard-Willm et Charles Vanel dans Le grand jeu, idem, sous la direction de Jacques Feyder.
  • Fernandel, Pierre Larquey et Jacques Louvigny dans Le cavalier Lafleur, idem, sous la direction de Pierre-Jean Ducis.
  • Jules Berry, Mady Berry et Maurice Escandre dans Jeunes filles à marier, en 1935, sous la direction de Jean Vallée.
  • Françoise Rosay, Jean Murat et Louis Jouvet dans La kermesse héroïque, la même année, sous la direction de Jacques Feyder.
  • Lucien Baroux, Rivers Cadet et Germaine Laugier dans Qautre heures du matin, en 1937, sous la direction de Fernand Rivers.
  • Raimu, Michèle Morgan et Marcel André dans Gribouille, la même année, sous la direction de Marc Allégret (scénario de Marcel Achard).

[*] Note des auteurs : Où elle apparait, notamment court vêtue, pour l'époque ! Curieux ? C'est ici.

Treize films dont on oubliera la plupart sauf, naturellement, La kermesse héroïque où elle joue le rôle de la poissonnière.

Discographie

La discographie de Lyne Clevers compte tout au plus 70 à 80 faces qui vont de la chanson sentimentale à la chanson fantaisiste avec quelques excursions du côté de la chanson plus sérieuse.

Il y a eu des amateurs, et il doit en exister encore, mais à l'écoute, avec le recul, on a peine à distinguer ce qui la rendait différente des autres chanteuses sentimentales et fantaisistes de son époque. - Lui préférer, à notre avis, Damia, Lucienne Boyer, Suzy Delair et surtout, dans son style le plus connu, Marie Dubas.

Citons au passage :

  • "Ce petit chemin" - 1933 - (Mireille et Jean Nohain)
  • "Étrange et douce chose" - 1934 (de l'opérette Toi c'est moi - Mus. de M. Simons)
  • "C'est la vie" - 1934 (idem)
  • "Une petite auto"- 1935 - (C. François et A. Lasry)
  • "Une marguerite"- 1935 - (idem)
  • "La Cucaracha" - 1935 - (Folklore mexicain, adapté par Robert Chamfleury)
  • "La Pampa" - 1936 - (de l'opérette La chanson du bonheur)
  • "Rio de Janeiro" - 1936 - (idem)
  • "Ça vaut mieux que d'attraper la scarlatine" - 1936 - (de l'opérette Normandie)
  • "Comme un enfant" - 1936 - (idem)
  • "Je voudrais en savoir davantage" - 1936 - (idem)
  • "Mandarines" - 1936 - (Lucien Boyer et René Sylvano)

Et, après la guerre :

  • "Tico-Tico" de Jacques Larue et Zequinha Abreu - 1945
  • "Il aurait bien voulu" de Loulou Gasté - 1946

Ecoutons, tiré du film Remous d'Edmond T. Gréville, en 1933

"Aimer"