Blanche Marguerite Allard naît à Marseille un jour d'avril 1890, le 17 précisement. Dans une famille où la musique a toute importance ; pour preuve : Auguste Moutin, son grand père maternel, est compositeur.
Elle suit les cours du Conservatoire de Marseille. Il se dit, même, que Jules Massenet fut son professeur.Artiste de cabaret et de music- hall, elle compose aussi, forte d'un Premier Prix d'Harmonie.
Quant à Henri Sylvestre Vincent Poupon, qui passera à la postérité sous le nom d'Henri Poupon, il naît aussi à Marseille, un 14 juillet ! Celui de 1884.
En 1913, Blanche et Henri se marie et se produisent dans des revues, des comédies, des opérettes et des numéros de chansonniers. A Marseille, à Paris et en province.
A Marseille, les deux animent un cabaret, le Ouistiti, entre 1918 et 1920, puis vient le temps du cabaret Poupon. On les voit souvent à l'
Alcazar (de Marseille). Ils seront au Palace en Avignon, aux Nouveautés à Toulouse, mais aussi au Français à Bordeaux.
Dans les années '20, Henri Poupon"monte" à Paris comme bien d'autres célèbres Marseillais et écrit des sketches comiques, grivois pour la plupart, qu'il enregistre lui-même chez Pathé vers 1923.
Avec Madame, ils sont à l'Empire, en 1926 et 1930, à l'Olympia en 1926 et à la Fourmi en 1930.
Dans les années '20, les voici dans les tournées Fortuné Cadet, en 1924 et Chabert Dartois, en 1935. Leurs opérettes ont beaucoup de succès. A l'Alcazar : Roseline en 1924, Mon neveu deChicago en 1928. Blanche en écrit la musique et Henri le livret avec Fortuné Cadet.
Le couple Poupon (Madame compose et Monsieur écrit) produit de nombreuses chansons comme "Je te veux cette nuit" chantée par La Palma, "L'idole blanche" (la fameuse cocaïne vendue en pharmacie pour guérir le rhume, sic) dédicacée à Nita-Jo, créée par Suzanne Valroger et chantée par La Palma, "En fumant la cigarette" interprétée par Andrée Turcy ou Berval, "Cest la valse du faubourg", "Belle Andalouse", "Et ils se sont aimés", "Tu l'as eu", "Au pays du chrysanthème", "Les vieilles jeunes filles" pour Mayol et d'autres pour Perchicot, Fortugé...
Fin des années 1920, Henri Poupon rencontre Raimu, ils deviendront amis. Ils enregistrent des scènes comiques à la Columbia comme Les deux sourds, en 1932.
Dans le même temps, Blanche Poupon écrit une comédie, C'est une trouvaille, qui sera vue à Marseille au Théâtre de la Bohème en février 1932.
Henri, remarqué par Pagnol qui le connaissait un peu, entre dans sa "troupe" d'acteurs-fétiches avec Orane Demazis,
Fernandel, Raimu, Blavette, Charblay, Vattier, Maupi, Charpin, Odette Roger... et les autres. Il devient un grand second rôle à l'écran, tout en gardant son légendaire flegme méridional. Il passe la plupart de son temps, entre deux prises de tournage,chez Pagnol à jouer aux boules avec cette même équipe.
Blanche fait quelques apparitions au cinéma. Elle est Florence, dans le film de Marcel Pagnol, Angèle en 1934, aux côtés, entre autres, de Fernandel, Andrex, Darcelys et bien sur son mari Henri (dans une mémorable interprétation du terrible père d'Orane Demazis, qui tient, là, le rôle-titre). La même année, dans le Tartarin de Tarascon de Raymond Bernard (scénario de Pagnol d'après Alphonse Daudet), on la retrouve en Madame Bézuquet, épouse de Sinoël dans une distribution dont font partie Henriette Leblond, Vilbert, Saint-Granier...
Le plus grand rôle d'Henri Poupon, un an avant de disparaître, est, sans doute, celui du Papet dans Manon des sources, toujours de Pagnol, en 1952, avec Vilbert (en curé),
Sarvil (en brigadier) Fernand Sardou (en maire), Andrée Turcy (en bouchère !), etc...
Blanche Poupon s'avère être une compositrice prolixe : chansons de salons , de rues, parodies, musique de danse,orchestrale. Elle écrit la musique du film La fille du Bouif de René Bussy, en 1931, des opérettes dont son mari est l'auteur (Mon neveu de Chicago - Roseline - Allez va ! fada). Un opéra, aussi,L'esclave enchaînée qui lui vaut de figurer parmi les premières femmes s'attaquant à la spécialité. Et... uneMesse pour le Vatican et unAve Maria.
Henri Poupon tire sa révérence le16 février 1953 à Toulon et Blanche s'éteint, à la Seyne-sur-Mer, le 24 juin 1981.
Nos remerciements vontà Maguy Benedetti pour les éléments biographiques et les photographies et à Jacques Perroud pour les petits formats.