eorges Émile Desmoulins, dit Georges Vorelli ou Vorelli, né à Paris, 3e le 14 décembre1883 [*].
Son père, ingénieur, voudrait le voir suivre ses traces, mais le jeune Georges est fâché avec les mathématiques. Après de bonnes études, il étudie la clarinette au conservatoire de la ville et. en 1906, son service militaire achevé , se sent attiré par le chant. Elève de Madame Héglon, de l'Opéra (la créatrice de Samson et Dalila), il obtient le premier prix du conservatoire de chant à l'unanimité devant un jury composé entre autres de Muratore et des frères Isola. Il commence par se faire applaudir dans des concerts mondains et dans les salons parisiens, avant de passer ? l'Eldorado dès 1911. Il s'y fait remarquer par son répertoire de charme, dont : "Rien qu'une nuit", "Quand les papillons...", "Je vous aime... et j'en meurs".
Parmi ses nombreuses admiratrices, on compte la jeune Emma Liébel qui deviendra sa ma?tresse. Il débute ensuite à la Gaité-Lyrique dans le grand répertoire : Almaviva dans Le Barbier de Séville, des Grieux dans Manon, puis il s'en va au café-concert et entre ? l'Eldorado en 1912. Il y restera cinq ans ne cessant pas de chanter en Belgique, en Angleterre, en Suisse... Engagé chez Gramophone en 1912, il va enregistrer pour cette firme une quarantaine de disques jusqu'en septembre 1925. Incorporé en 1914 au 210e Régiment d'Infanterie stationné dans la Meuse, il chante pour distraire ses camarades, en particulier au Restaurant de France. ? Commercy (55 - Meuse). La guerre terminée, il se produit à la Cigale, à la Gaité-Rochechouart, l'Alhambra, l'Olympia, l'Empire, l'Européen parmi d'autres. Au moment o? l'enregistrement électrique vient remplacer l'enregistrement acoustique, il entre chez Pathé et y enregistrera et pour Idéal plus de cinquante disques, tout en étant ? l'affiche de nombreux établissements, comme l'Olympia de Bordeaux (5 au 11 juin 1925) ou l'Opéra de Reims, en 1926. C'est vers cette époque qu'il ira aussi enregistrer ? Gand, en Belgique, chez Chantai, quelques titres tels "Valencia" et "Le Fado" -. qu'il venait de graver pour Pathé. Vorelli passera en vedette ? l'Empire ainsi qu'? l'Européen en 1927. En octobre 1927, il ouvre un cabaret Chez Vorelli. 63 boulevard Saint-Michel (qui deviendra plus tard le fameux café Capoulade) : "Dans un cadre de très bon goût un public de gens bien élevés danse avec entrain, rit avec tact, ne dédaignant pas les plaisanteries permises en pareil lieu, mais restant dans la note "française", rapporte le Charivari. En avril 1929, il prête son concours aux galas Renaissance de la Chanson, avec Fréhel. Il participera également au Super-gala pour la défense du spectacle vivant donné au Casino de Paris le 20 février 1932 avec Perchicot, Alibert, Marie Dubas, Yvette Guilbert. Entré chez Polydor en juin 1931, il enregistrera pour cette firme une douzaine de disques, jusqu'au 8 mai 1932, date de son dernier titre "Extase quand dans les bras tu te fais petite" Le 16 décembre 1932, il est en vedette ? l'Européen, malgré un douloureux anthrax ? la nuque . Hospitalisé d'urgence ? la clinique St Jean de Dieu, opéré le jour de No?l, Georges Vorelli meurt dans la nuit du 26 au 27 ?gé de 47 ans. Malgré sa mort prématurée, la discographie de celui que Pathé qualifiait de "Défenseur de la jolie chanson fran?aise", est tout de même riche de 120 disques...soit plus que Fred Gouin. Lors de ses obsèques le 30 décembre 1932, Alibert déclarera :" Il a continué ? défendre la chanson en un temps o? le cinéma et le music-hall ont battu en bréche les couplets na?fs et sans fa?on...II avait la foi...C'est un des derniers.." En mars 1933, un gala sera organisé ? l'Européen au bénéfice de sa veuve et de ses deux enfants.