PAGES ANNEXES
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Petits formats I
Petits formats II


Polin "en civil" en 1904
(collection Jacques Alluchon)


Dépliant (Pathé)
Polin est à droite, troisième rangée




(1890)



Polin chantant dans les jardins de l'Élysée
devant le président Armand Fallières (ca. 1906)











Voir également
Chansons illustrées - Galerie de portraits

Polin

On ne saurait trop le dire
Ce comique est très malin.
On ne peut pas ne pas rire
Quand toi-même ris, Polin

(Quatrain de l'époque)

ierre-Paul Marsalès, dit Polin, né à Paris le 13 août 1863, mort à La Ferté-sur-Seine (78 - Seine-et-Oise - aujourd'hui 78 - Les Yvelines) le 8 juin 1927, une des gloires du music-hall et du café-concert des années 1890 à 1914 avec Mayol, Dranem et Fragson.

Élève à la Manufacture des Gobelins, puis sertisseur chez un bijoutier, il débute modestement vers 1880 dans des salles de quartier, est engagé au Concert de la Pépinière puis à celui du Point-du-Jour pour finalement signer un contrat de cinq ans à l'Éden-Concert en 1890. De là, il passe à l'Alcazar d'Été, aux Ambassadeurs et puis, finalement, à la Scala où il restera vingt ans, ne quittant rarement cette salle et que pour des tournées en province ou pour jouer au théâtre.

Son style est celui du comique troupier, naïf, en culotte rouge avec basanes, à la veste toujours trop courte et un petit képi qui, visiblement, a été porté bien souvent avant lui. Cet uniforme n'est pas de son invention : auparavant, il avait été porté par un autre comique troupier en la personne d'Ouvrard père mais alors que ce dernier et tous les chanteurs comiques qui l'avaient précédé se déplaçaient sans cesse sur scène l'art de Polin consista à se tenir immobile et débiter lentement ses refrains où il intercalait de longs monologues avec, pour seul accessoire, un mouchoir à carreaux rouge.

"Bonhomme, finaud et pudique, sachant esquiver le mot scabreux sans perdre une intention, n'insistant jamais plus qu'il ne faut sur un effet, avec un art tout en nuances, servi par une voix ni trop forte, ni trop étendue, mais d'une extrême souplesse, Polin ne lassa jamais son public qui lui réclama chaque soir une dizaine de chansons qui, lancées par lui, ne tardaient pas à devenir populaires." (Henri Lyonnet - voir Bibliographie)

Ses succès, en effet, ne se comptent plus :

"La caissière du grand café", "Le p'tit objet", "La petite Tonkinoise" [1], "La boiteuse du régiment", "La balance automatique"...

On pourrait en citer au moins cinquante : le catalogue (cylindre) de Pathé de 1907 ne contient pas moins de 81 titres.

Tous les comiques troupiers du temps furent ses élèves.
Un seul peut se vanter de l'avoir sinon dépassé, au moins égalé : Bach.

Voir également un article que lui consacre (en page 15) le n° 115 des Chansons Illustrées.


Petits formats

Voir les pages de petits formats ici.


Lien

Un site lui rend particulièrement hommage. On y trouvera de nombreux détails sur sa carrière en particulier celle qu'il adopta en 1907 dans le domaine du théâtre et de l'opérette et en 1910 au cinéma. - Nombreuses photos, hommages, filmographie, etc.

Il s'agit de celui d'un des amis de notre site, Jean-François Chariot.

Un must pour tous les fans de Polin :

http://pagesperso-orange.fr/appoline/Polin/Polin.html


Discographie

Quelque cinq cent vingt cinq enregistrements de Polin ont été identifiés dont près de deux cent soixante-dix titres distincts car, tout aulong de sa carrière, Polin s'est permis d'enregistrer certains titres plusieurs fois :

Il a, en effet, gravé sept enregistrements de : "Un drame dans la colonne", "Le monde du commandant", "La lecture du rapport", "La commission mal faite" et "La boîteuse du régiment" ; six de "Y'a l'feu en ville", "Trop froide", "Marchons légèrement", "L'anatomie du conscrit" et "La balance automatique" tandis qu'il a enregistré cinq fois "Ça vous fait quelque chose" ainsi que "Ah ! Je l'attends", tout cela pour différentes marques :

Entre 1896 et 1914, années de sa grande renommée, Polin a enregistré à, quelque fois, des mois de distance les mêmes succès pour différentes marques : Pathé tout d'abord (de 1896 à 1901) puis : Gramophone, Pathé à nouveau (jusqu'en 1902) et ensuite Edison (1903), Odéon (1904), Zon-O-Phone et, Dutreih (1905) APGA (1906) pour finalement revenir chez Pathé en 1911 mais c'est sans compter de multiples détours chez Phenix, Excelsior, Ultima, Homophone et Pantophone.

Sa production prend fin avec la guerre sauf pour six plages ultimes, enrergistrées en 1924, chez Pathé.

Beaucoup de répétitions donc.

De cette production, nous avons retenu les titres suivants :

  • enregistré en 1905 - Pathé n° 4737
"Ah ! je l'attends"

(Boussagol-Rimbault, Bouchaud)

(voir à  La chanson française en 50 chansons - numéro 11)

  • enregistré vers 1910 - Pathé n° 3805 ou 4629
"La boiteuse du régiment" (1895)

(L. Delormel, E. Poncin et L. Del)

  • enregistré en en 1911 - Pathé n° 4631 (aussi connu sous le nom de "Ah ! Mademoiselle Rose"
"Le p'tit objet"

(V. Scotto, Grier, Rimbault, H. Christiné, Bossy)

(On remarquera dans cette dernière chanson que le comique de Polin n'exige pas une présence visuelle pour être compris contrairement à celui d'un Dranem, par exemple. et on pourra comparer à la version qu'en a fait Urban en 1930 au numéro 17 de nos pages sur La chanson française en 50 chansons.)

  • et, pour dessert, un des plus vieux enregistrements de Polin :

Il s'agit d'un cylindre Pathé datant de 1898 ou 1900 (le numéro n'a pu être identifié). On parle donc d'un Polin qui, à ce moment-là, n'a pas encore quarante ans et qui est au faîte de sa gloire. Collection Jean-Yves Patte :

"L'anatomie du conscrit"

(Eugène Rimbault et Émile Spencer)

Mais s'agit-il d'un vrai Polin ? - À vous de juger. - Voir également le vidéoclip ci-dessous.

Et qu'en est-il de La Madelon ?

Pour cela, il faut lire la page que nous avons consacrée à son élève, Bach.


Et pour terminer, un clip vidéo


Des phonoscènes Gaumont, enregistré en 1905 : Polin qui chante "L'anatomie du conscrit".


[1] Cette chanson qui, par la suite, sera reprise avec un immense succès par Joséphine Baker a une curieuse histoire :

De passage à l'Alcazar de Marseille, Polin se fait remettre par un nouveau compositeur (Vincent Scotto) une chanson de Georges Villard qui s'intitule "Le Navigatore" :

Je ne suis pas un grand actore
Je suis navi, navi, navi, navigatore
Je connais bien l'Amérique
Aussi bien que l'Afrique
J'en connais bien d'autres encore
Mais de ces pays joyeux
C'est la France que j'aime le mieux.

Polin aime bien l'air mais pas les paroles. Il la confie à Christiné et lui demande d'écrire d'autres paroles. - Et ainsi naquit "La petite Tonkinoise".

Un rarissime enregistrement de cette "Petite Tonkinoise" par Fragson - en anglais - fait partie des enregistrements restaurés par notre ami Julian Myerscough du Royaume-Uni. - Voir à Music-Hall Masters (album : Chez Pathé).