Anna Judic à dix-neuf ans







Anna Judic
aux Variétés

Anna Judic
par Nadar



Bouffes Parisiens - 1874


Divorçons - Comédie à New York


Chicago Opera House 1885




Voir également
Chansons illustrées - Galerie de portraits

Anna Judic

assons vite par dessus les présentations...

Elle est née, petite nièce de Montigny, le directeur du Gymnase, Anne-Marie-Louise Damiens, fille de François Damiens et de Marie-Pierrette Renard. le 18 juillet 1849 à Semur-en Auxois [*], un bled perdu (à l'époque) du département de la Côte d'Or, sur l'Aramaçon, à l'est d'Avallon et au nord-ouest de Dijon, qui a, aujourd'hui, son site internet et un lycée qui porte le nom... d'Anna Judic.

Elle est décédée sur la Côte d'Azur, à Golfe-Juan, un quartier de Vallauris (06 - Alpes-Maritimes) entre Cannes et Juan-les-Pins [**], , le 14 avril 1911. Ses cendres reposent au Cimetière Montmartre.

Après être passée au Conservatoire (pas longtemps, il semble) et joué, encore moins longtemps, la comédie, elle fait ses premières armes de diseuse au Gymnase, pour paraître presque aussitôt à l' Eldorado (rien de moins), en 1869, où elle débute (elle n'a que dix-neuf ans) une carrière qui durera jusqu'en 1902 ou 1903..

Son art ? Le sous-entendu mais le sous-entendu d'une ingénue qui n'en aura que l'air, le genre de sous-entendu que reprendra, mais pour l'effet seulement, Yvette Guilbert tandis que, pour Judic, ce n'était pas pour l'effet mais parce que c'était son genre.

Sa devise ? Tout peut se dire, seulement... il y a la manière...

Immense succès  - vous pensez bien : ingénue dans les années soixante-dix, et puis quatre-vingt et quatre-vingt-dix... -  un succès si immense qu'on osa même lui demander de chanter à l'Opéra-comique où elle fit parallèlement à sa carrière au café-concert et au music-hall une autre encore plus étincelante et ce, pendant plus de vingt ans, reprenant, entre autres, les rôles créés par Hortense Schneider et créant de nombreuses pièces et opérettes d' Hervé.

L'austère Chadourne ( chapitre 6) ose dire, ce qui est rare, chez lui, qu'elle était ravissante. -   Paulus (Mémoires, chap. 32) avance, quant à lui, qu'elle était exquise. - Émile Blavot (même référence) la considéra comme une diva. - Paulus en rajoute (chap. 4) :

"Elle avait tout pour elle  : talent, jeunesse, charme, beauté. Des yeux à damner tous les saints, y compris le récalcitrant Saint-Antoine..."

Voir aussi à Les étoiles du café-concert.

Difficile de le confirmer aujourd'hui car il ne nous reste que des photos d'elle mais, si Chadourne et Paulus ont été, pour une fois, d'accord, il n'y a pas de doute : elle a du être une grande diseuse, interprète et comédienne.

En 1888, elle est de la distribution de l'opérette "La fille de Madame Angot" à l'Eden Théâtre.


Ses succès ? (En chansons)

"Première feuille", "Pas ça", "(Rentrons) Bras d'sus, bras d'sous" et surtout "Ne m'chatouillez pas" qu'on lui fit enregistrer en 1900 (elle avait alors 50 ans d'"ingénuité" derrière elle !) et qui nous est parvenu dans un état assez lamentable et que nous n'osons pas citer car il y manque ce je-ne-sais-quoi qui a fait virer les cœurs de pendant au moins vingt ans, sinon trente.

Pour en entendre au moins les paroles voir à la note 4, page sur la chanson tyrolienne, telle qu'interprété par Madame Rollini.

Et pour le reste, fions-nous à notre imagination.


Petits formats

      


En terminant

En 1921, au Casino de Paris, dans une revue intitulée Dans un fauteuil paraît une jeune chanteuse du nom de SIMONE Judic. C'est sa petite fille, née en 1890 selon les uns, en 1895 et même 1900 selon les autres. - Elle y chante une chanson aujourd'hui oubliée qui s'intitule "Billet doux" (Pathé S 4052). - On la retrouve ensuite au cinéma : dans Citée foudroyée de Luitz-Morat (1924), dans La vierge folle du même (1929), Billet de Logement de Charles-Félix Tavano (1932) et Coup de vent de Jean Dréville (1935). Puis plus rien. - Son nom au complet : Simone Louise Fernande Loisel. - Elle est décédée en 1964.


Catalogue Pathé - 1927
(Simone Judic est la deuxième,
à gauche, rangée du bas)

Notes

[*] Semur-en-Auxois qui abrite la fabrique d'orgue de la célèbre marque allemande Hohner (dont le siège est à Trossingen en Forêt-Noire). Accordéon, harmonica et orgue.

[**] comme l'atteste son acte de décès.


Merci Claire Simon-Boidot pour les infos concernant l'opérette et nos remerciements vont également à Hélène L'Hégarat pour le partage de ses recherches et sa sympathique contribution iconographique.