Lucien et Victor Lejal














Victor Lejal dans l'opérette La belle de New York
au Moulin Rouge - 1903

Victor Lejal

ictor-Emilien Lejal, né à Paris 10e le 2 décembre 1863, fils d'un petit employé de commerce. Pour subvenir aux besoins de la famille, il est mis en apprentissage chez un imprimeur dès sa douzième année. À seize ans, pour se distraire, il se met à fréquenter diverses sociétés lyriques où il chante en amateur.

À vingt ans, il quitte l'imprimerie pour débuter - sous le nom de Monsieur Bravo (?) - en tant que chanteur fantaisiste  à l'Alcazar de Dijon. De là, il parcourt la province, se rend à l'étranger (Belgique, Maroc, Algérie) où il apprend son métier,

En 1894, Paulus qui vient d'acheter Ba-Ta-Clan, le remarque et le fait monter à Paris.

Habit noir, gardénia à la boutonnière, Lejal y obtient un succès certain puisque, l'année suivante, on le retrouve à l' Eldorado, puis aux Ambassadeurs et finalement, en 1897, à la prestigieuse salle de la Scala où il est au programme si régulièrement qu'il se permet de "signer" (annoncer) ses premiers enregistrements (cylindres Lioret) sous le nom de Victor Lejal de la Scala.

En 1898, il est de passage au Caveau des Innocents où il lance sa célèbre "Marche des cambrioleurs" (paroles de Jean Daris, musique de Rodolphe Berger) :

Nous n'somme's pas des voleurs
Vraiment, ça s'rait trop bête
Nous somm's des cambrioleurs
C'est bien plus chouette !

Un passage unique ? Difficile à dire car la même année, il enregistre une chanson de Jules Jouy, "Un bal chez le ministre".

Sa période "chansonnier" ? - Michel Herbert (La Chanson à Montmartre - La table ronde - 1967) qui cite tout le monde ne le mentionne pas parmi ceux de l'époque.

>En 1901, il est aux Folies Bergère, puis en 1902-1903 au Moulin Rouge où il restera trois ans à chanter dans diverses revues (Tu marches ? - A. Lévy et Charles Clairville,La belle de New York - Morton, Gavault et Karker,Tu as un œil - Fursy, Mougel), Offenbach-Revue - Flers, etc.)

On le revoit par la suite au Parisiana et de nouveau à la Scala à partir de 1905.

Entre temps, il aura chanté chez Fantasio, à la Fauvette, aux Folies Parisiennes, à la Fourmi, au Jardin de Paris, au Kursaal, à la Mésange, au Palais du Travail...

À partir de 1910, son activité semble diminuer et dès 1914 on n'entend plus parler de lui...

Il est malade. Il meurt en effet le 17juillet 1916, à cinquante-trois ans, à Paris 10e. - Le 20 novembre de la même année, le Concert Mayol organise une matinée au bénéfice de sa famille. Fait partie des artistes : Polin. [*]

Ce concert-bénéfice a dû porter fruit car, aux débuts des années trente, son fils, Lucien Lejal (1897-1977) [**] se permet de reprendre les succès de son père.


[*] Merci à Monsieur Jean-François Chariot pour ces derniers renseignements.

[**] Idem à Monsieur Marc Béghin


Son style se serait apparenté à celui qui lui a donné sa première chance à Paris, Paulus. - Fantaisiste, gambilleur, il se serait continuellement "donné" tout entier dans ses tours de chant, gesticulant et marchant d'un bout à l'autre de la scène.

Son répertoire (sur disque) ne confirme pas ce côté scénique.

De chansonnettes comiques, il passe des choses un peu plus grivoises, revient à la chansonnette presque de charme. Il enregistre des marches, des monologues, se permettant, à l'occasion, d'imiter plusieurs voix dans des sketches dits militaires, à la Polin ("L'arrivée des 28 jours").

Son plus grand succès semble avoir été "Quand on a travaillé" qu'il a créé en 1897 et qu'il enregistra en 1898, chez Lioret, un an après Charlus. Ce titre a par la suite été repris par Gabin (père), Paul Lack et même Jean Péheu (en 1909).

Une autre de ses chansons, " Le Zipholo", (1907) a été reprise par Les Charlots en 1971.


Que citer de lui ?

Pourquoi pas sa "Marche des cambrioleurs" ?

(Attention : il s'agit d'un très vieil enregistrement (1898)

Sur des paroles de Jean Daris et une musique de Rodolphe Berger,

"La marche des cambrioleurs"

Cylindre Lioret

De son fils, Lucien, un enregistrement Pathé datant de 1930 : (Merci Monsieur Patte !)

"Quand on a travaillé..."