Créé par Dranem, ce rendez-vous annuel qui se déroule plus ou moins autour du 25 août sert à lever des fonds destinés à financer le Chateau de Ris, la maison de retraite qu'il a fondée en 1911 pour accueillir les artistes dans leurs vieux jours.(lire en page Dranem).
Le principe de la journée est simple : le spectateur paie sa
place, la plupart du temps au Parc des Princes ou au stade Buffalo, pour assister à une série d'épreuves alternant sport et cabotinage.
Avec souvent de vrais athlètes venus se produire "pour la bonne cause" et des artistes de renom s'adonnant aux joies de la course de triporteurs, du concours d'élégance féminine à bicyclette, de la
course en sacs ou à dos de chameaux, j'en passe et des meilleurs. Bref, on est là pour se poiler et faire rentrer de l'artiche, à vot'bon cœur m'sieurs dames, c'est pour une œuvre? Preuve que la formule correspond alors aux goûts de l'époque, la fête des caf conc' survit aux deux guerres, et se tient même sous l'Occupation, comme
en témoigne un reportage de l'Ina millésime 1940. Depuis, cette sympathique journée de pignolade artistico-sportive a disparu des écrans radar.
Celle de 1912
(d'après le journal " LE MATIN" du 27 août 1912)
Ce 26 août 1912, l'organisation de la fête échoit à Blon-Dhin et "C'est la veine !? la veine !" s'?crie-t-il ! En effet le temps passable d'une partie de la journée de la veille avait attiré, au vélodrome Buffalo, la foule des grand jours. C'est, donc au milieu des rires et des acclamations que se déroulèrent les diverses épreuves figurant au programme. Il y en avait de sérieuses, dont le championnat cycliste des Caf' Conc', gagné par M. Albins : il y en avait d'autres purement comiques, telles
que la course des cent kilos, la course pédestre pour dames, la course à chameaux, irrésistiblement drôle et que gagna l'équipe formée par Mayol et Mlle Morlay .
Puis aussi l'amusante course à transformations, la course sur les mains, la course des tout-petits enlevée de haute lutte par le jeune Mercier, six ans ; le jeu de la marmite, etc., etc.
Tout coup, vers cinq heures et demie, alors qu'on allait donner le départ de la course de la Cloche de bois, un orage épouvantable s'abat sur le vélodrome. Les éclairs et le tonnerre font rage et, en quelques minutes, la piste est transformée en piscine.
Il y eut un sauve qui peut général ; en un clin d'oeil les tribunes étaient pleines à craquer, et ceci, quoique n'étant pas porté au programme, ne fut pas le numéro le moins comique de la journée. Cette fois, ce n'était plus la veine, surtout pour le public.
Privé, par ce fait, d'une partie du spectacle, il n'en resta pas moins stoïque sous la pluie : il s'était amusé, il avait fait le bien, sa journée était donc remplie.
[*] Le vélodrome Buffalo était situé rue Parmentier à Neuilly-sur-Seine (75 - Seine, aujourd'hui 92 - Hauts de Seine), non loin de la Porte Maillot, précisément là où pendant l'exposition universelle de Paris de 1889, se produisait le spectacle américain du colonel Bill Cody, dit Buffalo Bill; d'où ce nom !
Son disque
Se trouve encore aujourd'hui un double 33 T (2 C150-15370/71 M - en 1978) et un CD d'opportuns repiquages pour Pathé ?)
La Fête des Caf' Conc' étant un bon prétexte pour compiler les titres !
Pour les personages figurant sur et autour de l'autobus,
se référer à la légende de l'affiche ci-dessus à gauche